Paul Tillich (1886-1965) est l’une des grandes figures théologiques et philosophiques de notre époque. Dans toute son œuvre, il s’efforce d’ouvrir la pensée religieuse sur la culture contemporaine et de montrer dans cette culture les traces de la transcendance.

En 2015, l’année du 50e anniversaire du décès de Paul Tillich, un colloque international se tiendra à l’Université de Sherbrooke, du 10 au 13 août. Le thème retenu pour ce colloque – « Les ambiguïtés de la vie selon Paul Tillich » – décrit bien la situation de notre temps. Nous vivons à une époque où tout semble ambigu : nos sociétés, nos institutions, nos organisations, nos vies personnelles. Les balises proposées par la morale et la religion s’estompent et les fondements sont ébranlés, de sorte que l’ambiguïté est devenue caractéristique de l’existence et de la vie. Peut-on la refouler? Peut-on la fuir? Peut-on la dépasser? Serait-il utopique d’imaginer un monde au-delà de cette ambiguïté? Cette notion d’ambiguïté traverse l’œuvre et la vie de Tillich.

Au colloque, trois domaines de la vie seront plus particulièrement analysés et discutés à ce point de vue de l’ambiguïté : la politique, la morale et la religion. On proteste régulièrement aujourd’hui contre le « pouvoir » politique, contre le « légalisme » moral et surtout contre le « fanatisme » religieux. Mais, la politique, la morale et la religion sont-elles intrinsèquement perverses ou sont-elles simplement ambiguës, comme toutes les fonctions de l’esprit? Elles doivent alors faire l’objet d’une autocritique rationnelle et d’une inspiration spirituelle, qui, dans les termes de Tillich, est celle de la « Présence Spirituelle ».