Les études dé/postcoloniales, en essor en sciences humaines et sociales depuis les années 1980, nous amènent à (re)réfléchir les questions de savoirs dits légitimes et de pratiques hégémoniques, ainsi que les relations de pouvoir en découlant. Actuellement, les penseur.euse.s s’inscrivant dans ces réflexions dépassent les littératures dites anti-coloniales ou proto-décoloniales développées à la fin du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle, qui s’intéressaient principalement à la question du colonialisme européen lié à ses enracinements territoriaux, juridiques et politiques. Bien que ces réflexions soient nécessaires et influentes sur les pensées dé/postcoloniales actuelles, les littératures plus récentes agissent en complément; le pouvoir colonial a laissé des traces profondes et durables dans plusieurs autres champs, notamment ceux épistémiques et culturels (Hurtado López, 2017; Pillet, 2019).

Ce cours, à visée introductive, cherche à:
• Introduire les étudiant.e.s aux principaux courants dé/postcoloniaux, tout en les situant dans leurs contextes social, politique et historique d’émergence.
• Étudier, en relevant leurs apports et leurs limites, un certain nombre de perspectives dé/postcoloniales qui présentent de nouveaux concepts et de nouvelles normes et critiquent les questions de savoir légitime et de structures de pouvoir.
• Développer une posture intellectuelle mettant de l’avant une approche épistémologique située, qui permet de « […] réfléchir en présence de ceux[.celles] qui paieront le prix de ce qu'une pratique définit comme sa réussite » (Haraway dans Stengers, 2018, p. 412).
• Examiner les impacts de ces approches sur la philosophie occidentale moderne, les approches contemporaines (ex. : féministes, religieuses, gender studies) et les actions militantes (ex. : droits humains).