OBJECTIF

Acquérir une expérience concrète de recherche axée sur l'exploration de sources primaires ; apprendre à résoudre les divers problèmes qui se posent à la personne qui entreprend un projet de recherche : définition d'une problématique, choix de sources, méthodologie et traitement des données, présentation des résultats.

CONTENU

« Ça goûte donc bon d’la mayonnaise hein ? » : cette réplique marque le début d’un bref monologue sur les mystérieuses qualités de ce condiment dans la pièce de théâtre Les Voisins, écrite par Claude Meunier et Louis Saïa en 1980, et portée au petit écran en 1987. La pièce est, entre autres choses, une décapante critique de la vacuité de la vie dans les banlieues de la classe moyenne québécoise. Mais il n’a pas fallu attendre Les Voisins pour que la banlieue de masse d’après-guerre soit l’objet d’intenses critiques. Dès les années 1950, sociologues, intellectuels et commentateurs de différents horizons unissent leurs voix pour dénoncer l’homogénéité et le conformisme qu’engendreraient ces nouveaux espaces périurbains. Dans les années 1960, les voix de nombreuses féministes vont se joindre à cette chorale, décrivant la maison de banlieue comme une cage dorée dans laquelle est enfermée la « reine du foyer ». En parallèle, il n’y a pas de doute que la suburbanisation de masse qui caractérise les décennies d’après-guerre, et se poursuit inlassablement de nos jours, a profondément transformé la société québécoise. Dans le cadre de cette activité de recherche, nous allons confronter ces influentes représentations du mode de vie suburbain à sa réalité comme phénomène sociodémographique durant la seconde moitié du 20e siècle. Cela nous amènera du sacro-saint bungalow à l’album The Suburbs d’Arcade Fire, de la place de l’immigration en banlieue au rôle attribué au père dans le foyer suburbain, en passant évidemment par le rôle essentiel de la mayonnaise dans la confection de « p’tit sandwichs pas-de-croûtes ».