Ce cours vise à mobiliser les approches théoriques explicatives et compréhensives, et les concepts des sciences sociales (rapports sociaux, institutions sociales, changement social, savoirs expérientiels et professionnels, démocratisation, etc.) pour analyser les problèmes sociaux qui se situent au cœur de ces questions suivantes :

La participation citoyenne permet-elle de réduire les rapports sociaux inégalitaires ? Sur quelles preuves les gestionnaires et les praticien.ne.s doivent-ils/elles fonder leurs décisions organisationnelles et cliniques ? En quoi consistent les savoirs expérientiels en santé et dans quelle mesure leur reconnaissance peut-elle favoriser le développement de meilleurs services pour les patient.e.s ? Quels sont les effets de la Nouvelle gestion publique sur le caractère démocratique de nos institutions publiques ?

Dans chacune des séances, nous établirons des liens entre les approches mobilisées par les sciences sociales et les défis pour les travailleurs.es sociaux aux prises avec la complexité du réel ainsi que sur le type d’alliance qui peut surgir au croisement de la recherche et de l’intervention.

La reconnaissance de la diversité des savoirs expérientiels, professionnels des praticien.ne.s et académiques des chercheur.e.s en sciences sociales, et de leur portée pour la compréhension du social et l’action, constitue le fil conducteur de ce cours.
Cet enjeu des savoirs revêt une importance particulière dans nos sociétés démocratiques. Nous vivons, en effet, dans un univers traversé par des paroles, des témoignages, des diplômes, des statuts professionnels, des expertises, des données probantes et des meilleures pratiques. Alors que certains font autorité, d’autres sont déconsidérés, écartés comme source de savoir légitime et se retrouvent en bas de la hiérarchie des savoirs. Les groupes dont les savoirs sont stigmatisés peuvent avoir du mal à faire exister dans l’espace public la réalité qu’ils vivent, à se mobiliser et à revendiquer d’autres conditions de vie.
Ce faisant, nous interrogerons la marge de manœuvre dont disposent les sociologues autant que les travailleurs.se sociaux en tant que producteur.trices de savoirs et d’interventions sociales et sur les divers rôles de citoyen.ne.s, scientifiques et expert.e.s du social qu’ils/elles sont amené.e.s à endosser.